Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Ah mon cher Renaud - 22/06/2014 sur la 9 à revoir si vous pouvez

Comment te dire le plaisir que j'ai eu à t'entendre hier soir. Avant toute chose, il me fallait te dire combien tu m'as manquée. Je sais que je ne suis pas la seule. Mais ici, tu es chez moi, alors permets moi de te rendre un vibrant hommage. C'est si rare de pouvoir dire aux gens qu'on les aime quand ils sont encore vivant.

 

Hier tandis que je suivais avec passion ton émission, je prenais des notes, des mots couchés à la va vite, car je ne voulais pas en perdre une miette de ton émission.

 

Tout d'abord, je t'ai trouvé très beau, tu as toujours ce magnifique regard. Ce regard, c'est une lucarne ouverte sur ton âme, et moi j'y vois tant de choses. Des belles, mais celles-là tu en as fait de si belles chansons qu'on est nombreux à les connaître :

 

La première que j'ai fredonnée et qui venait de toi c'est celle-ci : c'est quand qu'on va où?

http://www.youtube.com/watch?v=aKI-iY2cef0

J'ai connu cette incompréhension de l'école, ce dégoût des choses qu'on voulait me mettre à tout prix dans la tête et que je jugeais futiles et inutiles. C'est vrai qu'après l'école on ramenait trois tonnes de devoirs merdiques à faire. Alors ma façon à moi de lutter c'était de foutre le bordel dans la classe, où je finissais bâillonnée et attachée. La pire de mes maîtresse m'avait collée la tête sous l'eau persuadée de me calmer. Elle n'avait fait qu'allumer une colère qui ne m'a quittée qu'à ma sortie du circuit scolaire. Pour moi je garde de l'école le souvenir d'un univers carcéral avec des maîtres et maîtresses tous puissants.

Comme toi, je grandissais sous les discours engagés de mon père et grand-père de vrais communistes et pourtant des amoureux de la bonne littérature. Le problème c'est qu'à se nourrir de Zola, de Hugo et autres, tu vois que le monde n'a pas vraiment changé.

Bref du coup, tu vois où m'amène ce petit discours! Exagone, bien sûr!

http://www.youtube.com/watch?v=TuryeTtID0s

J'ai aimé tes chansons engagés, je les chantais à tue tête, je m'y retrouvais comme beaucoup d'autres de ma génération. Ah! Au fait je t'ai pas dit, j'ai cinquante six ans mais pas quand je t'écoute... Toi, tu me remets de l'eau dans les yeux, des fleurs sur le coeur et des idées toutes roses dans mon âme. Crois-moi, de nos jours, ils sont pas nombreux à réussir cet exploit.

 

Comme moi tu as quitté l'école sans diplôme, mais tu ne m'en voudras pas si je te dis qu'entre lire les vagissements de nos chers politiques, je préfère me cultiver en savourant tes textes. Tes parents maniaient peut-être magnifiquement la langue française, mais combien d'entre nous les ont lu? Toi, ceux de ma génération connaissent tes textes par coeur. Les mots sont certes simples, mais y a t-il besoin de fioritures pour parler engagé? Et puis, jouer avec la rime ce n'est pas si évident. Tes textes ont porté et portent encore des milliers de gens, peut-être même des millions à présent que d'autres reprennent tes paroles. Il y a tant d'humanité dans les syllabes que tu poses sur le papier! Ce sont de précieuses petites perles avec toi je veux chanter : Société tu m'auras pas!

http://www.youtube.com/watch?v=T_UHwsxwukk

Suivi du magnifique : moi j'suis amoureux de Paname

http://www.youtube.com/watch?v=mEXpNu2ZbOA

Tous ceux qui comme moi adore cette ville pour ce qu'elle a de plus précieux se reconnaissent dans tes mots, une fois de plus

Ces deux chansons, je les chantaient à coeur déployé dès que je quittais une boîte où un chef à la gomme voulait me faire marcher au pas. Je collais ma démission sur le bureau et je quittais les lieux en chantant société tu m'auras pas. Après je marchais dans les rues de Paris en fredonnant Paname. Entre ta chanson et celle de Piaf, je m'y sentais chez moi. Je t'ai croisé une fois dans l'un des rades où on dégustait la soupe à l'oignon à la fin de la nuit aux halles. Tu étais entouré d'une foule, alors nous n'avons pas osé t'approcher. Quand tu chantais les gavroches, moi je les dessinais et je les vendais place Beaubourg à Paris

 

Et puis sont venues les chansons plus douces, celles de l'amitié, puis celles de l'amour et des douleurs qui sont souvent le pendant des sentiments qui prennent aux tripes. Celles-là, ce sont toutes des bijoux.

Manu :

 http://www.youtube.com/watch?v=DtCbYUcYK50

Celle-là c'est du sang et des larmes pour tous ceux qui souffrent, mais c'est aussi un sublime cri d'amour qui réconforte.

 

Pierrot :

http://www.youtube.com/watch?v=fs5GrZC_LnM

Cette chanson c'est les douleurs, toutes les blessures, celles que tu as écrites et celles plus sournoises, encore tapies là au fond. Celles qui te rongent et contre lesquelles tu luttes parfois avec ce liquide qui te bousille. Je pourrais te chanter la chanson « y’a tant de gens qui t’aiment » mais hélas, comme dans la dite chanson, tu me répondrais sans doute que « tu ne le vois pas ».

Qu’importe, ce soir, je suis si heureuse de t’avoir revu que je vais plutôt te parler du bonheur que ce fut pour moi. Et oui ! Je vais rester égoïste tout au long de ce petit billet en ton honneur.

 

Pendant quelques temps, on t'as moins vu. Pendant ce temps, je rencontrai celui qui allait devenir mon mari et le père de mes deux merveilleux enfants. Toi aussi tu faisais ton chemin de coeur. L'année de mon mariage en 1983, tu chantais "morgane de toi" pour ton adorable pettie fille.

http://www.youtube.com/watch?v=_7xms5aGc2c

En 1984 je donnais naissance à mon fils Jean-Christophe, j'avais gravi quelques échelons, je ne travaillais plus pour des salaires de misère. Mon enfant fêtait ses un an, quand avec toute une troupe d'interprètes, tu chantas cette magnifique chanson pour l'Ethiopie que tu avais écrite après l'avoir tout d'abord refusée.

http://www.youtube.com/watch?v=lkKq4nUei6s

Une belle association de potes pour une grande cause. Et puis, tu es parti pour le grand pays des communistes et des gens de gauche en général. Moi, je savais que tu en reviendrais changé. Je savais la perte de sa famille pour mon grand père qui avait fuit le bolchévisme, j'avais lu "j'ai choisi la liberté" de Kravenchko

http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2012/09/jai-choisi-la-liberte-de-victor.html

Un livre disparu aujourd'hui. Et toi, tu as écrit "fatigué"

http://www.youtube.com/watch?v=VSpw0C8xaCg&feature=kp

Puis mistral gagnant, titre prémonitoire

http://www.youtube.com/watch?v=jYb_aYgmGP4&feature=kp

 

Voilà mon poto, je vais cesser là cet hommage, il y en a tant d'autres de tes chansons dont j'aimerais parler. Mais alors, c'est un livre qu'il me faudrait ouvrir. Et ne te connaissant pas personnellement, j'aurais trop peur de me planter et d'écrire des conneries. J'ajouterai juste que je t'ai adoré dans Germinal que tu as été fantastique dans ton combat pour obtenir pour les mineurs des salaires identiques aux autres. Tu as gagné le coeur de ces gens qui comme nous sont des "simples" donc des purs pas corrompus par ce système de merde.

 

Merci à Toi, Monsieur Renaud, et s'il te plait, reviens-nous vite.

 

Maridan 25/06/2014

 

renaud-alcool.jpg
 

 

 

Aujourd'hui, nos chers politiques veulent faire de nous des connards lobotomisés. Et le pire, c'est que je vois que cela marche! La montée du front national en est la preuve. En même temps à force de reality show, et autres merdes du même genre. Pas de chances que les mêmes se cultivent. Aujourd'hui la littérature c'est presqu'un gros mot. Et vu le prix des livres cela ne risque pas de changer. Quoique, si comme moi, il vous faut 3 livres par semaine, essayez ce site :

http://www.livrenpoche.com/livres-occasion/ventes-privees.html?utm_source=lep&utm_medium=ventesprivees&utm_campaign=b339

Des tas de bons livres à moins d'1 euro. Parler bonnes choses après un tel hommage, ça fait du bien au coeur.

 

 



25/06/2014
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