Maridan-Gyres

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Défis 169 et 170 chez Ghislaine

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Le temps a passé, beaucoup de mots ont jailli de son Montblanc. Autant de rêves brisés sur l'autel d'une  sans intérêt. Il écrit à temps plein. Ce matin, il porte un complet gris pour rencontrer son éditeur. Il ne peut s'empêcher de soupirer. Il fait attention de traverser la voie rapide au feu rouge. Le voilà qui arrive devant l'immeuble. Il sait que son éditeur se languit de lire son dernier roman, mais ce qu'il ignore c'est que c'est le dernier. Il a suffisamment d'argent à présent pour vivre deux cents ans. 

 

Il en est là de ses pensées quand soudain il voit cette femme qui marche le long de la plage. Elle a les bras levés vers le ciel. Lui revient comme une rengaine ce poème de Ronsard "je fais souvent ce rêve et pénétrant d'une femme que j'aime et qui m'aime tout autant". Depuis ma rupture avec mon hypocrite et menteuse de femme, j'ai acquis une certaine aisance à séduire sans m'engager. Les reproches de mes compagnes lorsque je m'éloigne ne me touchent plus. Un souffle de vent me ramène à la beauté qui avance avec légèreté sur le sable blanc.

Au dessus d'elle passe un vol de Cormorans. Lundi prochain je dois partir pour les Seychelles. Certains diront que je suis fou de quitter la voie royale du succès. D'autres préféreront me jalouser, qu'importe ! Courir n'est plus une obligation. Céder mon dernier texte sera une délivrance. Le temps a passé trop vite. Chercher sans cesse les mots Chocs, les mots doux, les mots qui riment... Je n'en ai plus la force. La jolie silhouette a disparu. Lentement je rentre chez moi.

 

Maridan 29/11/2021



29/11/2021
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