Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Fibromyalgie

- T'en as de la chance ! J'aimerais bien moi aussi me retrouver en invalidité à ton âge, tu peux en profiter au moins!

 

Que de fois, ai-je entendu cette phrase ! Tant et tant de fois, que je suis incapable de les compter. A ces gens, amis, relations qui me sortent de telles âneries, j'aimerais juste dire ceci :

 - Non, je n'ai pas de chance ! Non, je ne fais plus rien de mes journées !

Non, je ne suis pas à envier ! Alors de grâce, fichez-moi la paix avec vos paroles pleines de sous-entendu.... Si j'en avais la possibilité, et parce que contrairement à vous, je sais ce que j'endure, je dis donc ! Que si,  j'en avais la possibilité, je ferais l'échange d'une seule de mes journées, contre une petite heure de la votre. Juste pour que, plus jamais ! Vous n'osiez me dire de telles stupidités.

 

Le matin, je me lève dans un corps brisé, perclus de douleurs qui m'arrachent quelquefois des larmes, mais uniquement lorsque je suis seule, pour ne pas "ennuyer". Pour ne pas "apitoyer" pour ne pas "gonfler" mon entourage.

Vous ignorez ce que sont les crampes dans les jambes, sur le dos du pied, dans les bras, les hanches, des crampes qui parfois durent cinq, dix minutes. C'est le corps qui devient soudain votre ennemi, qui vous pousse en enfer. Ce sont des moments où tout ce que vous désirez, c'est que cela s'arrête, et vous devez lutter contre vous même pour ne pas flancher.

Pour ne pas prendre le couteau qui tranchera vos veines et vous laissera vous endormir paisiblement

Pour ne pas sauter d'un pont qui vous tend les bras dans une prière silencieuse que vous seule pouvez entendre.

Pour ne pas pousser votre voiture dans cette chute vertigineuse qui stoppera tout.

Et vous vous accrochez malgré tout à cette cochonnerie de douleur, parce qu'au delà de vous, il y a ceux qui vous aiment vraiment, il y a ceux qui savent : la mort lente au quotidien, les nuits d'insomnie, les jours de douleurs où vous vous terrez comme un animal.

Et je vais à présent vous dire pourquoi, je continue néanmoins à jardiner, à marcher, à danser, même quand mes jambes refusent d'avancer. Je fais tout cela, parce que le soir, ou la nuit quand mon corps me bouscule, je peux me dire :

"C'est normal, tu as jardiné !

- C'est normal, tu as trop marché !

- C'est normal, tu n'aurais pas du danser !

Et oui, c'est aussi simple que cela !

Ces jours-là, je me dis que j'ai mal parce que je suis encore vivante et debout, malgré tout. Malgré vous, et tout ceux qui passent leur temps à blablater. Alors, de grâce gardez vos petites réflexions pour vous, car bien que malade, je ne suis ni sourde, ni agressive et je ne tiens surtout pas à le devenir, comme vous l'êtes, et c'est triste pour vous !

A tous ceux qui savent ce que j'endure, je dis courage, un jour viendra ou ils sauront nous soulager. Et faites comme moi, n'écoutez pas, les faux-amis...

Amitiés à tous

 

Maridan 28/05/2014

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28/05/2014
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