Maridan-Gyres

Ah ben, tu parles d’une vie ! Après une bonne nuit de sommeil, Paulette et moi, on a pondu notre œuf. Vous auriez vu la tête de notre maîtresse… Mortes de rire qu’on était toutes les deux. Même que la Paulette, elle lui a fait son œuf dans la main à la patronne. Et l’autre toute chamboulée qui marmonnait :

-          Qu’elle est belle ma Paulette, trop belle ma belle poulette.

Bref, une vraie neuneu, moi, voyant comment les choses se passaient, je n’avais pas envie qu’elle me gratte le ventre, alors j’ai attendu que la mémé s’éloigne et j’ai pondu mon œuf sous la paille. Puis, je suis retournée me balader dans le jardin. Il faut dire qu’il est chouette ce lopin de terre. On dirait la pampa, il y a des herbes partout, pas vraiment soigné le bout de gazon, mais la Paulette et moi, on adore !

Du coup, jolie balade pour toutes les deux, et puis soudain, voilà que notre maîtresse doit sortir et du coup, elle veut nous rentrer dans notre cage minuscule. Ni l’un ni l’autre n’en avons envie. On la regarde qui nous tourne autour avec sa veste, puis, après quelques essais loupés, avec un drap. Moi, morte de rire, je me cache sous des tuiles et ventre à terre, je me faufile dans le grillage jusque chez la voisine. Vous auriez vu sa tête à la patronne. Folle d’angoisse :

-          Allez ma petite Simone revient !

-          T’as raison, si tu crois que je vais retourner dans ton ridicule poulailler, tu te goures ma fille, moi, je veux de l’espace.

Bref, en désespoir de cause, elle a chopé ma copine et voilà ma Paulette enfermée entre ces 4 murs bien trop petits pour elle. Et la patronne s’en va. Moi que voulez-vous, la Paulette c’est un peu ma copine d’avant, alors je n’ai pas eu le cœur de l’abandonner et je suis rentrée au bercail. Mais on s’est vengées. La vieille n’a pas eu d’œufs aujourd’hui. Non, mais alors !

Simone

Paulette et Simone

Maridan 3/03/2015