Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier 205 - 2022 - sujet 1 et 5 chez Ghislaine

Sujet 1 

Chaos, inconnu, humeur, moqueur, raconter, clore

Sujet 5

Ressenti sur cette image

Ghislaine 205s5.png

Je naviguais en plein chaos. Sur un coup de tête j’avais accepté l’invitation d’un parfait inconnu. Tout avait commencé le matin même lorsque Yvan, mon mari, m’avait hurlé dessus parce que j’avais oublié de repasser sa chemise blanche, comme il me l’avait « gentiment » demandé la veille.

 

Connard ! Gentiment, c’est quand mon mec rentre du travail, se met les pieds sous la table, attend que je le serve et qu’il me distribue les tâches indispensables d’une bonne ménagère !

 

Mon humeur avait alors viré au noire, car… J’avais fait les courses, préparé les gamins pour l’école, emmené les dits mômes dans 3 établissements différents, récupérés les mêmes bambins le midi pour les nourrir, refait les trajets vers leurs lieux respectifs, puis repris le soir pour les accompagner à leurs activités sportives et culturelles, puis rentrée chez moi, éreintée après ma propre journée de travail, (je suis assistante de gestion en télé travail) nettoyé toutes les cochonneries du cochon qui me servait d’époux, avant de me poser « éreintée » sur le fauteuil.

 

Et lui toujours moqueur m’avait lancé un joyeux, « eh bien pendant que les uns bossent, leur moitié se prélasse ! » Puis il m’avait raconté les aléas de sa journée, se foutant pas mal de « ma » journée à moi ! Et pour clore cette boutade, il m’avait demandé sur un ton « enjôleur... »

 

  • N’oublie pas de repasser ma chemise blanche pour demain !

 

Puis il était parti se doucher et s’était mis au lit en roucoulant comme un imbécile. J’avais fait la sourde oreille, et tandis que je l’entendais ronfler, j’avais préparé ma valise, emballé mes bijoux, vidé le coffre et pris sa carte bleue pour retirer un peu de liquide à la banque. Ensuite de retour à la maison, j’avais clôturé notre compte épargne que j’étais seule à alimenter, tout viré sur mon propre compte et j’avais patiemment attendu que le malotru se réveille.

 

Après son coup de gueule sur sa chemise pas repassée, sur le ton le plus doux passible, je lui avais fait remarquer que « comme moi » il disposait de deux mains et qu’il en suffisait d’une pour tenir un fer à repasser ! Puis, j’avais pris mes clefs, emmené mes enfants à l’école en leur expliquant que ce midi ils mangeraient à la cantine et que ce soir c’est papa qui iraient les chercher. Ils étaient fous de joie, car cela arrivait rarement.

 

Quant à moi, j’avais appelé mon amie et lui avait dit que je l’accompagnais aux Seychelles sur le bateau de son bel inconnu. Et me voilà, cheveux au vent, libérée de toutes entraves et jouissant de la fureur colossale de mon mari que je viens d’appeler pour lui dire que je disparaissais huit jours me mettre au vert avec ma meilleure amie, afin qu’il découvre par lui-même combien… « je me branlais les couilles en son absence ! » Ce sont ses propres mots répétés ces dix dernières années. J’avais supplié mes parents de le laisser jouir de « MA LIBERTE ».

 

Je ne m’autorisais plus à partir de ce coup de fil à penser à lui, on verrait bien à mon retour. Allez vogue joli voilier ! Merci à toi mon amie pour ce lâcher prise indispensable à ma survie.

 

Maridan



22/12/2022
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